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LETTRES EN VIE

COLLECTIF SOINS PALLIATIFS DE LA SEYNE SUR MER

Delphine BERTRAND, Psychomotricienne

ALAIN CADEO – Ecrivain

MICHEL CADEO – Peintre

Christelle CASSINO-CANTHANEDE, infirmière

Eugénie FERALE, Infirmière

Frédérique GIRAUD, Médecin

Florian GUALBERT, Psychologue

Henry PAIN, Psychologue

EDITIONS LA TRACE



Nous sommes tous des passants ici-bas, mais quelle trace, quels souvenirs rester a-t-il de notre passage ?

Durant six années, « les frères Cadéo » sont venus  rencontrer les  patients en fin de vie au sein de l’unité de soins palliatifs de l’Hôpital de la Seyne.

Grâce à un travail collectif  incluant la participation du personnel hospitalier (médecin, psychologue, psychomotricien, infirmière), un transfert d’humanité, mêlant mots et matières, s’est réalisé, visite après visite.


Dans ce contexte si particulier, Alain et Michel se sont fait messagers, passeurs, correspondants, nochers, pour cueillir un peu de cette parole, et c’est bien deux regards particulièrement chaleureux qui ont permis l’éclosion de la part la plus belle, la plus intense, la plus lumineuse de chacune des personnes visitées : le regard d'Alain, agissant avec ses mots de velours, offrant le Verbe, offrant la reconnaissance,  celui de Michel, caressant avec ses pinceaux, offrant la couleur, offrant la mémoire.


Ce qui intéresse Alain Cadéo, c’est la marge, les marges, et ici, au bord de la vie, ce qui en émane est comme une écume lumineuse que les frères sont venus recueillir. 

Attendant la mort, c’est bien la vie qui est venue à la rencontre des patients de l’unité,  en la personne des frères Cadéo.


Alors qu’y a-t-il dans notre dernier lit ? De la peur ? De la souffrance, de l’effroi ?

Étonnamment non ! Pour qui sait poser les bonnes questions, pour qui sait entendre et écouter, ce qui émergera en réponse sera la fraîcheur de l’enfance et le réveil des souvenirs endormis. 

Des images, des parfums, des fleurs, des arbres : thym, cyprès, lilas, roses, violettes, hortensias, lauriers-fleurs, romarin, saules, marronniers… Images synesthétiques de lumière et de vie.


Grâce à l’écoute, à la présence, au regard, la nudité de l’âme n’est plus à craindre. Chaque être se révèle dans sa singularité. Et Jocelyne peut comprendre les paroles d’Alain lui disant pourquoi « elle n’est pas rien », comment « Chaque seconde est un murmure, chaque regard un aveu, chaque geste un appel ».


Grâce à l’écoute, à la présence, au regard, la vie peut aussi être vécue jusqu’au bout. Ainsi, Josyane recommence à se faire belle, le jeune Anthony, malgré son extrême faiblesse, réalise son rêve et se rend au festival « mangazur », Alain, avec la participation active de Michel et de toute l’équipe de l’unité, peut, avant de mourir,   créer la peinture envisagée pour le restaurant de sa fille.


En refermant « Lettres en vie », j’ai pensé, et cela m’est apparu comme une évidence,  combien  la fin, les fins, toutes les fins se devaient d’être belles. 


Alors, n’y a-t-il pas plus bel accompagnement que celui permettant aux personnes en fin de vie d’effectuer ce passage dans les meilleures conditions d’enveloppement et dans un sentiment d’apaisement optimal ?

N’est-ce pas l’acte de charité le plus élémentaire que  leur accorder une réelle écoute,   redonner à chacun la plus belle part de sa vie,  les autoriser à être  vivants jusqu’à leur dernière minute  ? Ne devrait-on pas faire de cela une règle absolue ?


Ce livre a l’immense mérite de réconcilier avec l’idée de la mort ceux qui pourraient en être effrayés. Cette lecture fait de nous, fera de vous, des privilégiés ayant pu, avant l’heure, comprendre toute la grandeur du vivant, toute la richesse de nos vies, toute la beauté qui nous constitue. 

En ce sens, ce livre est un trésor dont on aurait bien tort de se priver. Car on en ressort embellis, enrichis, agrandis. Et allégés aussi, peut-être, de l’angoisse que la mort pouvait parfois représenter.


Je rappelle, car cela aussi a son importance, que l’intégralité des recettes de ce livre sont reversés à l’Association pour les Soins Palliatifs de la région PACA. 


Rachel


Avec une pensée sincère et émue pour :

Norbert, Florence, Jean, Danièle, Josette, Marie, Patrick et Josyane, Jocelyne, Josyane, Fabienne, Colette,  Catherine, Jeanne, Josette, Marie Christine,  Annie, Laure, Chantal, Josyane, Sabah, Michèle, Jeanne, Nicole, Jean, René, Evelyne, Didier, Gérard, Louis, Josette B, Karim, Noël, Antoine, Daniel, Malik, Marc, Anthony, Monique, Rose, René, Rosa, Maryse, Zaouaoui, William, Gérard, Marie Christine, Roger et Arja, Coline, Monika, Joachim

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